
Art et culture du Sikkim
Danses monastiques :
Les célèbres danses masquées de la culture du Sikkim sont extrêmement spectaculaires. Les chaams sont exécutés lors de cérémonies et de fêtes. Bien que ces danses diffèrent par leur style et leur thème, elles sont toutes liées à la victoire du bien sur le mal. Leur origine trouve son acquis dans le culte de la danse visant à exorciser les démons et les ennemis humains. Les chaams, exécutés lors des célébrations du Nouvel An, chassent le mal du pays, clôturant ainsi l’année écoulée et annonçant la bienveillance et la bonne fortune pour la nouvelle année. Les danseurs portent de redoutables masques de dragon, d’animaux et d’oiseaux, de somptueux costumes de brocart et dansent au rythme des cymbales et des trompettes.

Dans la culture du Sikkim les dance, chanson et prière et très important. Le début du chaam est annoncé par le son régulier du kangling, un instrument semblable à une trompette, provenant de l’intérieur du gompa. À ces sons répond le grondement sourd et profond des radong, de longues trompettes en cuivre, jouées à l’extérieur du gompa. Les cymbales résonnent, les tambours et les cloches cérémoniels rythment la danse, marquant le début de la danse. Des danseurs vêtus de costumes somptueux pénètrent dans la cour du monastère et se déplacent parmi le public, tourbillonnant de couleurs riches, tenant des bâtons d’encens pour purifier l’atmosphère. C’est le début du véritable drame, dont le personnage principal est Mahakala, dont la seule présence invoque d’autres divinités protectrices. Costumes et masques élaborés sont les caractéristiques des danses masquées – Sha-Yak et Nam-Ding – où les danseurs prennent des visages d’animaux. Ici, des masques d’antilopes, de yaks, de tigres, de lions, et même le mythique aigle ailé, se déplacent d’un pas lent et mesuré, accompagnés par le son des cymbales et des trompettes. Les danseurs incarnent la destruction de l’apostasie, symbolisée par une effigie découpée en morceaux et dispersée. Les reliques dispersées ne représentent pas seulement la destruction des forces démoniaques, mais aussi une offrande symbolisant l’union tantrique de la sagesse, de la prédication et de l’action, dédiée aux cinq Dhyani Bouddhas.

La légende sur l’origine des Cham est intéressante. Au 9ème siècle, un roi du Tibet pieux et religieux, Ral-pa-chen, consacra une grande partie de son temps au bouddhisme. Il fit traduire l’art et culture du Sikkim en tibétain de nombreux textes et commentaires importants. Il accorda des terres aux monastères. Mais son frère, Long Darma, exerça également une influence néfaste, parce qu’il a prononcé une prière vile destinée à nuire à la foi. Ce prince traître incita à la violence contre le roi et joua un rôle important dans le meurtre de Ral-pa-chen, après quoi il monta sur le trône. Après son couronnement, Long Darma entreprit ses brutales tentatives pour renverser le bouddhisme. Il profana des monastères, brûla des textes et des livres sacrés et persécuta des lamas.
Ce roi apostat fut assassiné la troisième année de son règne par le lama Pal Dorji. Le lama se déguisa en danseur démoniaque errant, dissimulant un arc et des flèches dans ses nombreuses manches. Sa danse attira l’attention du roi, qui le convoqua. Alors que le lama déguisé s’approchait du roi, il dégaina son arc et ses flèches et tira un coup fatal. Dans le chaos qui s’ensuivit, le lama s’enfuit sur un poney noir, poursuivi par les gardes du roi. Mais il échappa à la capture en se jetant dans la rivière Kyi-chu. Lorsqu’il émergea sur l’autre rive, le poney était blanc comme neige. Cette transformation miraculeuse trompa ses poursuivants et le lama s’échappa sain et sauf. Cette histoire mêle des éléments de danse masquée – l’apostasie ou l’éradication du mal ; et le triomphe du bien – le tout se déroulant dans un drame féroce et spectaculaire dont les échos résonnent encore aujourd’hui chez les Chams, un aspect central de la culture du Sikkim. Les costumes de danse monastique font partie intégrante et attrayante des Chams. De riches brocarts et satins brodés d’or sont utilisés pour confectionner la robe et la cape. Cette dernière porte le dorje, le sceptre vajra, symbole mystique du bouddhisme tibétain. Dans le dos, le gyab-dar, un tissu qui descend de la coiffe jusqu’aux chevilles et se pose à la taille, est suspendu. On dit que ce manteau ressemble à celui porté par Lama Pal Dorje lorsqu’il tua le roi maléfique, et possède donc une signification symbolique : la victoire du bien sur le mal.

Permis de zone protégée
Un point important à mentionner dans ce guide de voyage au Sikkim est le permis de zone protégée.
Niché dans l’Himalaya, le Sikkim offre des paysages à couper le souffle et des attractions variées. Certaines régions nécessitent cependant un permis de zone protégée (PAP) afin de garantir la sécurité et de préserver l’environnement local. Voici un guide complet destiné aux touristes nationaux et étrangers :
Qu’est-ce qu’un permis de zone protégée (PAP) ?
Un permis de zone protégée (PAP) est un document de voyage spécial requis pour accéder à certaines zones désignées en Inde, considérées comme sensibles en raison de leur proximité avec des frontières internationales. Ces zones, souvent situées dans des États comme le Jammu-et-Cachemire, le Sikkim, l’Himachal Pradesh, l’Uttarakhand et certaines régions du nord-est de l’Inde, sont soumises à des restrictions d’entrée pour les étrangers afin de garantir la sécurité et de préserver la culture et l’environnement locaux.

Les ressortissants étrangers, y compris les touristes, doivent obtenir un permis de zone protégée pour visiter ces régions soumises à restrictions. Les citoyens indiens n’ont généralement pas besoin de PAP, mais les touristes indiens visitant le nord et l’est du Sikkim doivent obtenir un permis de zone protégée pour accéder à certaines zones protégées. La délivrance des permis d’accès aux zones protégées est réglementée par le ministère de l’Intérieur du gouvernement indien. Les voyageurs peuvent demander ces permis auprès des autorités compétentes, telles que les missions diplomatiques indiennes à l’étranger, les administrations des États ou les bureaux locaux d’enregistrement des étrangers (FRO). Cela dit, il est important de noter que ces réglementations sont distinctes des aspects de la culture du Sikkim.
Qui a besoin d’un permis d’accès aux zones protégées ?
Ressortissants étrangers
- Les étrangers ont besoin d’un permis de zone réglementée (RAP), communément appelé permis de zone intérieure (ILP), pour entrer au Sikkim. Cela inclut les citoyens indiens d’outre-mer (OCI).
- De plus, un Permis d’aires protégées (PAP) est requis pour les ressortissants étrangers souhaitant visiter certaines régions du nord et de l’est du Sikkim, telles que Lachung, Yumthang, le lac Tsomgo et le circuit de Zuluk.
- Les étrangers ne sont pas autorisés à se rendre au col de Nathu La, au lac Gurudongmar ni à Zuluk.
PAP pour les touristes étrangers
(a) Sikkim oriental
Lac Tsomgo
- Les permis sont délivrés par le Département du Tourisme et de l’Aviation civile.
- Les permis de PAP s’obtiennent au poste de contrôle de police auprès des agences de voyages agréées.
(b) Sikkim du Nord
Lachen-Lachung-Yumthang-Vallée de Thangu
- Les permis pour les étrangers sont délivrés par le Département du Tourisme.
- Les permis de PAP s’obtiennent au poste de contrôle de police.
- Les étrangers doivent faire leur demande auprès d’une agence de voyages agréée par Sikkim Tourism, par groupe de deux personnes ou plus.

Comment demander un permis de PAP ?
Pour les ressortissants étrangers
Procédure de demande : Les ressortissants étrangers doivent faire leur demande de permis de conduire auprès d’un voyagiste agréé ou du Département du Tourisme et de l’Aviation civile de Gangtok. Un groupe d’au moins deux touristes étrangers est requis pour obtenir le permis de conduire, accompagnés d’un guide de voyage agréé.
Documents requis :
- Passeport et visa indien valide
- Photographies format passeport
- Photocopies du permis de ligne intérieure (ILP). Il est conseillé aux touristes de respecter ces directives, d’obtenir les permis nécessaires et d’explorer la beauté du Sikkim de manière responsable.

Conseils de voyage importants pour visiter les zones protégées du Sikkim
- Réservez vos permis à l’avance : Demandez toujours vos permis à l’avance auprès d’un voyagiste agréé pour éviter les retards.
- Exigences relatives aux voyages en groupe pour les étrangers : Les touristes étrangers doivent voyager en groupe d’au moins deux personnes et faire appel à un guide agréé dans la plupart des zones protégées.
- Prévoyez la haute altitude : De nombreuses zones protégées, notamment dans le nord du Sikkim, sont situées en haute altitude. Préparez-vous au mal des montagnes et assurez-vous que votre hébergement respecte les normes de santé et de sécurité.
- Documents essentiels : Ayez toujours sur vous votre permis, votre passeport, votre visa et votre pièce d’identité lorsque vous voyagez. Des vérifications peuvent être nécessaires aux points de contrôle le long des itinéraires.
- Location de véhicules locaux : Dans des régions comme Nathu La et Gurudongmar, les touristes étrangers ne peuvent pas se rendre, et les touristes indiens peuvent trouver la location d’un véhicule local un peu onéreuse. Il est conseillé de partager un véhicule si possible.
- Conseils médicaux : Avant de visiter des zones d’altitude comme les lacs Gurudongmar et Tsomgo, consultez un médecin au sujet des médicaments contre le mal des montagnes et soyez vigilant face aux changements climatiques soudains.

Un permis de zone protégée (PAP) au Sikkim est indispensable pour visiter des zones réglementées qui offrent des paysages et des expériences culturelles parmi les plus impressionnants de l’Himalaya. Bien que l’obtention d’un PAP puisse demander quelques efforts, c’est un prix modique à payer pour accéder à ces sites magnifiques. Avec les bons documents, une bonne préparation et le respect des réglementations locales, votre voyage dans les zones protégées du Sikkim sera agréable et inoubliable.
Savoir Plus : Pourquoi devriez-vous visiter le Sikkim ?

